Défense des droits et rétablissement, rétablissement et défense des droits

par Sean LeBlanc, fondateur de la Drug Users Advocacy League d’Ottawa

J’aimerais vous parler un peu de mon parcours difficile, d’une dépendance aux opiacés jusqu’à la défense des droits et aussi de la façon dont un aspect de ma vie a pu aider l’autre.

J’ai eu une vie assez difficile, quittant la maison à 13 ans et ayant vécu de nombreuses pertes personnelles. Pour faire face à ce traumatisme, j’ai commencé à prendre des opioïdes, et je suis rapidement devenu dépendant. La dépendance aux opioïdes est épuisante, et j’ai fini par en avoir marre d’en avoir marre (comme le dit mon héros Chuck D), alors j’ai commencé à changer…

Ce n’était pas facile, et il y a plusieurs formes différentes de rétablissement. Je définis le rétablissement comme « mener une vie plus heureuse et plus saine » et peut-être que vous le définissez différemment, et ça va. Ce qui compte, c’est ce que vous vous sentez bien dans votre peau ! Pour moi, ce qui m’a beaucoup aidé, ce fut ma décision de lutter pour les personnes qui consomment des drogues et je suis très heureux d’avoir emprunté ce chemin !

J’ai constaté que nous, les usagers de drogues, étions très peu représentés dans les programmes, services, lois, politiques, etc. qui étaient censés nous aider. Comme pour tout groupe marginalisé, j’ai pensé que nous avions le droit de jouer un rôle significatif dans tout ce qui était destiné à nous aider. Imaginez qu’un groupe d’hommes décide des droits reproductifs des femmes, ou qu’un groupe de blancs décide des questions qui touchent les personnes de couleur . Tristement, c’est ce qui se passe, mais ça ne veut pas dire que ce soit correct, n’est-ce pas ? Donc, après avoir fait un peu pression sur les personnes en position de pouvoir, j’ai pu participer. C’était à mes frais et sur mon temps libre, mais pour la première fois, j’avais au moins une voix.

« Défendre les intérêts des personnes qui consomment des drogues m’a donné confiance, m’a donné une raison de sortir du lit tous les jours, et la femme que j’aime depuis plus de sept ans m’a trouvé à partir de la publication d’une interview que j’ai faite dans un magazine. »

Cela m’a fait du bien aussi. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais utile. Je voulais rendre la pareille et aider un groupe auquel j’appartenais et qui m’était cher. Ce n’était pas facile et cela a demandé beaucoup de formation, d’apprentissage et de patience, mais il y a eu un résultat inattendu : c’était plus facile de ne plus consommer de drogues ! Je n’étais pas tout à fait parfait (mais qui l’est ?), mais ça m’a beaucoup aidé. Et peut-être même que cela a aidé d’autres personnes aussi ! Défendre les droits des personnes qui consomment des drogues m’a donné confiance en moi, m’a donné une raison de sortir du lit tous les jours, et la femme que j’aime depuis plus de sept ans m’a trouvé à partir de la publication d’une interview que j’ai faite dans un magazine. Ce travail a également créé des opportunités et m’a donné des responsabilités et finalement j’ai pu profiter de mes compétences pour payer mes factures (en général). 🙂

EN SAVOIR PLUS : Soutenir la Ligue de défense des usagers de drogues d’Ottawa (en anglais)

L’estime de soi, une carrière, et même un grand amour — la lutte pour les droits des personnes qui consomment des drogues m’a apporté tout cela, et beaucoup plus encore ! Joignez-vous donc à la lutte afin que vous puissiez, vous aussi, connaître le bonheur et le bien-être que j’ai eu la chance de retrouver. On a besoin de votre voix pour apporter les changements que ces personnes méritent !

About Regulation Project

The Regulation Project is an international collaboration to advocate and educate for the legal regulation of drugs.